Édition du jeudi 1er avril 2010
En 2009, le besoin de financement des administrations publiques locales recule
En 2009, selon la première évaluation des comptes nationaux des administrations publiques, présentée hier par lInsee, le déficit public notifié (au sens des critères de Maastricht) sélève à 144,8 milliards deuros, soit 7,5% du PIB. Ainsi, le déficit augmente de «80,1 milliards deuros, sous leffet de la forte baisse des recettes publiques (-4,3%) et de la hausse des dépenses publiques (+3,8%)». Rapportée au PIB, la part des recettes diminue de 49,5% à 48,1% et celle des dépenses passe de 52,8% à 55,6%. Du fait de la baisse importante des impôts, «le taux de prélèvements obligatoires diminue de 1,6 point en 2009 (41,3% du PIB après 42,9% en 2008)».
Pour lensemble de la sphère publique, en 2009, la progression des dépenses est similaire à celle de 2008, soit + 3,8%. Par contre, alors que la croissance de la masse des rémunérations versées sétablissait à 2,3% en 2008 elle atteint de 2,8% en 2009. Les consommations intermédiaires sont très dynamiques (+5,1%), sous leffet du plan de relance tandis que les intérêts versés diminuent de 15,1%, en raison de la baisse des taux dintérêt. Les prestations sociales en espèces accélèrent (+5,7% après +3,6%), sous leffet de la forte augmentation des prestations chômage ainsi que des prestations dassistance sociale (création du RSA, primes exceptionnelles versées dans le cadre du plan de relance).
Dans ce contexte marqué par la crise, la légère progression de linvestissement (+0,8%) mérite dêtre soulignée. Mais, du fait des mesures du plan de relance - soutien à lemploi et aux investissements en infrastructure notamment, à travers lAgence de la rénovation urbaine (ANRU) et lAgence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) -, le poste «autres transferts et subventions» enregistre une forte hausse (+9,9%).
Comme dans le même temps les recettes diminuent en 2009 «de 4,3% après une hausse de 2,6% en 2008», le déficit se creuse globalement. Toutefois, la première analyse de lévolution des impôts livrée par lInsee montre des disparités. Ainsi «les impôts sur le revenu et le patrimoine baissent de 16,6% sous leffet de la crise économique, ainsi que des mesures de trésoreries incluses dans le plan de relance». En volume ces baissent sont significative pour limpôt sur les sociétés qui diminue de 28,6 milliards deuros, et pour limpôt sur le revenu des personnes physiques dont le rendement diminue de 4,9 milliards deuros et tandis que la baisse des recettes de CSG est de 2,1 milliards deuros.
Les impôts sur les produits «baissent de 1,3% sous leffet du recul des recettes de TVA, de TIPP et de droits de mutation», et affectent donc les ressources de certaines collectivités locales, mais, souligne lInsee, cette baisse est «atténuée par la hausse de certains impôts locaux (taxe professionnelle, taxe foncière)». Les cotisations sociales stagnent. Les revenus de la propriété reculent de 2,4 milliards deuros sous leffet de la baisse des dividendes reçus par lÉtat.
La dégradation du besoin de financement des administrations publiques, terminologie plus appropriée pour décrire la situation des collectivités locales puisque cet indicateur correspond au besoin de financement par lemprunt pour des dépenses dinvestissement alors que pour lÉtat il sagit de financer des dépenses courantes, sétablit à 80,4 milliards deuros. Ce montant important résulte de la dégradation des comptes de lÉtat (-62,1 milliards deuros) et des administrations de sécurité sociale (-24,1 milliards deuros), principalement en raison de la forte contraction de leurs ressources fiscales et sociales. Le retournement conjoncturel et les mesures du plan de relance ont amputé les recettes et poussé à la hausse certaines dépenses.
Le besoin de financement des administrations publiques locales et celui des organismes divers dadministration centrale saméliorent «respectivement de 3,1 milliards deuros et 2,7 milliards deuros». Cette situation proviendrait de recettes supplémentaires dont ont bénéficié les collectivités locales en 2009 (accélération des remboursements du fonds de compensation pour la TVA - FCTVA) pour un montant de 3,8 milliards deuros.
Le besoin de financement des administrations publiques locales sélève à 5,6 milliards deuros en 2009 contre 117,6 pour lÉtat et 25 pour les administrations de sécurité sociale. Pour mémoire, le besoin de financement des administrations publiques locales sélevait 8,7 milliards deuros en 2008, 7,6 en 2007 et 3,1 en 2007.
Enfin, autre élément dappréciation de la dégradation des comptes, «la dette publique notifiée sélève fin 2009 à 1.489,0 milliards deuros. Elle sest accrue de 173,9 milliards deuros après 106,2 milliards deuros en 2008. Elle atteint 77,6% du PIB fin 2009, après 67,5% fin 2008. La progression de la dette publique nette est légèrement moindre: elle sétablit à 70,7% du PIB, après 61,6% en 2007».
Fin 2009, la dette nette des administrations publiques sélève à 1.356,9 milliards deuros (soit 70,7% du PIB) en progression de 157,0 milliards deuros par rapport à 2008, soit 16,9 milliards deuros de moins que la dette publique notifiée, brute. Cet écart «sexplique pour lessentiel par la progression de la trésorerie de lÉtat».
La contribution de lÉtat à la dette publique a progressé de 126,4 milliards deuros, «une variation plus importante que son besoin de financement».
La contribution des administrations publiques locales à la dette atteint 156,8 milliards deuros à la fin 2009 contre 148,1 milliards deuros fin 2008, une hausse en lien avec leur besoin de financement (5,6 milliards deuros) et laugmentation de leurs dépôts (+3,1 milliards deuros).
Ajoutons que ces données constituent une première évaluation des comptes nationaux des administrations publiques correspondant à celle réalisée pour la notification à la Commission européenne des ratios de dette et déficit publics. Lensemble des données est susceptible dêtre modifié à loccasion de la publication du compte national provisoire 2009, le 12 mai 2010.
Pour accéder à ces premières évaluations, utiliser le lien ci-dessous.
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